Avant de tenter une recherche plus approfondie sur l’histoire de notre village au travers des documents détenus par les archives départementales, diverses bibliothèques, par notre mairie elle-même pour la période la plus récente, nous puiserons, pour débuter, nos sources dans le précieux ” Inglange Essai d’histoire locale ” de l’abbé Jean Eich ( professeur au Petit Séminaire de Montigny les Metz, archiviste de la ville de Thionville ), dans ” Thionville, cité méconnue ” de Paul-Noël et dans le modeste abrégé Villes et villages de France Moselle aux éditions Deslogis – Lacoste.
Ainsi d’après ce dernier, nous trouvons sur notre commune des vestiges gallo-romains. Rien de concret concernant ces vestiges, mais toutefois, le berceau d’Elzange est répertorié sur le diverticulum ( du latin détour ) dit de Valmestroff reliant les voies romaines ( appelée kem par le peuple, de caminus : chemin ) des rives gauche et droite de la Moselle menant de Metz à Trèves. Sur une carte de l’arrondissement de Thionville, attestant des sites archéologiques dûment identifiés, Paul-Noël attribue à notre village des vestiges gaulois et romains et la présence d’un centre important dont le sol garderait encore monnaies d’or, d’argent et de bronze, poteries, briques, ustensiles en fer et serrures.
Une facile confusion entre les dénominations successives de chaque localité explique l’erreur de localisation de Elzing sur une carte reproduite par Paul-Noël, le confondant avec Elzange, Elzing étant lui situé sur la voie romaine de la rive droite et relié à Elzange par un diverticulum vers Valmestroff.
Notre embryon de village dépendait-il de la civitas médiomatricorum ( Metz ) ou de la civitas treverorum ( Trèves ), tous deux états de la Provincia Belgica Prima ? Quoiqu’il en soit, l’occupation romaine, par la paix et l’ordre retrouvés, change notre région apportant de nouvelles techniques de construction, l’industrie de la céramique et divers types d’agriculture comme celle de la vigne ou des arbres fruitiers.
Rappelons ici les vers d’Ausone, précepteur de Gratien établi à Trèves, siège de l’empire et centre d’une école réputée, évoquant avec lyrisme la Moselle.
” Salut, rivière renommée pour tes champs, renommée pour tes colons…, rivière bordée de coteaux dont les vignes produisent un vin parfumé, rivière couverte d’un gazon verdoyant. Comme la mer, tu portes des vaisseaux, comme un fleuve tu coules sur une pente rapide… De nombreuses espèces remontent le fleuve de leur nage sinueuse… La truite au dos constellé d’étoiles pourpres… toi, saumon, à la chair rose, aux coups de queue vagabonde… ô perche, délice de nos tables… les ablettes, proies d’hameçons d’enfants… et toi, goujon, gras, poli, arrondi… maintenant, toi, bétail marin, énorme silure, dauphin des fleuves à l’allure majestueuse… “
On décline, selon les époques, toute une liste de toponymes. S’agit il d’un seul et même village ?
Ce nom en ” ingen “, en français ” ange ” atteste de l’occupation franque au temps des grandes invasions barbares entre le V et VII siècle.
Un village au nom d’ELCANGES est mentionné en 1341 dans un inventaire des titres du duché de Lorraine. Pourtant, ELZANGE semble avoir été une dépendance de l’ancienne province des Trois Evêchés.
Notre village est inscrit à cheval sur la frontière du duché de Lorraine et du duché du Luxembourg sur une carte du manuel Histoire du département de la Moselle édité par la librairie Paul Even. Pour indication, selon J Eich, Gerlach de Volkrange, prête serment le 14 décembre 1482 pour son fief d’Inglange à Maximilien d’Autriche, duc de Luxembourg et Valmestroff dépendait, à cette époque, de la seigneurie de Ham, vassale du duché du Luxembourg.
Puis l’on évoque ELFINGA, ESSINGA, ELSINGA, HELZINGA en 1544.
Ceux de vous détenant de précieux renseignements au sujet de l’histoire de notre village peuvent nous les apporter dans la rubrique ” Contactez nous ” ou les remettre à la mairie.
Article rédigé par Jean-Marc Soulet